Les municipalités jouent un rôle de catalyseur dans la transition vers le développement économique durable.
L’économie est l’un des piliers du développement durable et les municipalités québécoises doivent jouer un rôle de catalyseur dans sa transformation.
Elles ne peuvent toutefois pas agir seules dans ce domaine. L’action des autres paliers gouvernementaux et des acteurs économiques, notamment les entreprises, est nécessaire afin de permettre une migration vers une économie soutenable et sobre en carbone.
Appuyer l’agriculture québécoise, développer les communautés nourricières, encourager la saine gestion de la forêt, favoriser la diversification de l’industrie touristique et bâtir une économie sociale constituent plusieurs leviers pour atteindre cet objectif.
Sous-chantiers
Appuyer l'agriculture québécoise
Parties prenantes:
- Municipalités
- Québec
Valoriser une agriculture durable et atteindre l’autonomie alimentaire du Québec.
Le secteur bioalimentaire représente un secteur économique majeur qui façonne le territoire québécois. Le développement de ce secteur est essentiel pour atteindre l’autonomie alimentaire du Québec.
Les municipalités peuvent et doivent contribuer activement à l’atteinte de cet objectif dans le respect de l’environnement en assurant notamment le respect de la réglementation relative aux bandes riveraines et en balisant l’utilisation des pesticides dans certains contextes. En effet, certaines pratiques agricoles sont critiquées pour l’impact qu’elles ont sur l’environnement et la santé humaine. Ce secteur est d’ailleurs responsable de 9,6 % des émissions des GES1.
Afin de valoriser les terres agricoles qui représentent 2 % du territoire québécois, l’Union des municipalités du Québec (UMQ) propose que le gouvernement du Québec explore la possibilité d’instaurer un mécanisme de valorisation financière des milieux agricoles. À cet effet, il serait intéressant de pousser la réflexion sur la piste explorée par la Communauté métropolitaine de Montréal (CMM) en ce qui a trait au programme de compensation pour la protection du territoire agricole.
Et pour contribuer pleinement à la vitalité régionale, l’UMQ appuie la diversification des modèles agricoles et encourage le développement d’une agriculture à échelle humaine à grande valeur ajoutée comme la permaculture* en parallèle de l’agriculture conventionnelle.
Axes d’intervention
- Valoriser financièrement les milieux agricoles pour assurer leur protection et diversifier les revenus des municipalités agricoles;
- Assurer la protection de l’environnement en milieu agricole;
- Développer la serriculture en synergie avec les grands producteurs de chaleur et d’énergie résiduelle;
- Collaborer au développement de l’agriculture à échelle humaine.
1 Ministère de l'Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques, 2020. Inventaire québécois des émissions de gaz à effet de serre en 2018 et leur évolution depuis 1990, Québec, 48 p. [En ligne]. Repéré à environnement.gouv.qc.ca
* Mode d'agriculture fondé sur les principes du développement durable, se voulant respectueux de la biodiversité et de l'humain et consistant à imiter le fonctionnement des écosystèmes naturels.
S'inspirer
La communauté d'innovation agroalimentaire Zone Agtech (MRC de L'Assomption)
Le verger des fermes Miracle Farms et la permaculture (La Semaine Verte)
Projet de complexe serricole (Ville de Senneterre)
Projet des Serres Toundra (Produits forestiers Résolu et Ville de Saint-Félicien)
Se mobiliser
Communautés nourricières
Parties prenantes:
- Municipalités
- Citoyens
Valoriser l’agriculture au cœur des milieux de vie au bénéfice d’un développement social et économique.
Le développement de communautés nourricières, notamment par l’agriculture urbaine, permet de favoriser l’accès à des produits frais tout en contribuant à l’éducation de la population concernant la valeur réelle d’un aliment produit localement.
Les municipalités peuvent y participer en posant différentes actions comme :
Affecter des terrains municipaux à l’agriculture urbaine;
Mettre en valeur les productrices et producteurs agricoles de leur région par la mise en place de marchés publics;
Privilégier la production locale dans leurs propres achats.
Ces pratiques peuvent être encore plus bénéfiques en matière de développement social si elles sont mises en œuvre en synergie avec des organisations à vocation sociale, comme des banques alimentaires, ou éducationnelle, comme les écoles.
L’UMQ souhaite continuer d’accompagner les municipalités dans l’utilisation de leurs pouvoirs réglementaires (normes d’aménagement des terrains, encadrement de pratiques agricoles urbaines - poules pondeuses, ruches) pour favoriser le développement de communautés nourricières. Cela doit être fait en complémentarité avec les actions déjà entreprises par le gouvernement du Québec dans le cadre du Plan de développement des communautés nourricières et de la Politique bioalimentaire du Québec.
Axes d’intervention
Plusieurs objectifs permettent de valoriser une agriculture locale et urbaine au bénéfice d’un développement social et économique. En voici quelques exemples :
- Assurer la flexibilité dans les règles d’urbanisme pour encourager l’agriculture urbaine;
- Promouvoir les productrices et les producteurs agricoles de la région notamment par le déploiement de marchés publics;
- Appuyer la vocation sociale et éducationnelle de l’agriculture en milieu urbain;
- Utiliser le domaine public municipal à des fins agricoles.
S'inspirer
La Matanie Nourricière (MRC De La Matanie)
LAB-Nourrir Notre Monde (MRC de la Haute-Gaspésie)
Politique d'agriculture urbaine (Rivière-des-Prairies et Pointe-aux-Trembles)
Programme d'agriculture urbaine (Ville de Gatineau)
Plan d'action en agriculture urbaine 2020 - 2025 (Ville de Québec)
La Promenade des saveurs : une rue piétonne comestible (Carrefour Alimentaire Centre-Sud)
Hectare Urbain : une forêt nourricière issue de la permaculture (HEC Montréal)
Se mobiliser
Guide d'accompagnement des municipalités nourricières (Eurêko)
Plan de développement d'une communauté nourricière (MAPAQ)
Plan de développement de la zone agricole (MAMH)
Trucs et astuces pour s'initier à l'agriculture urbaine (Gouvernement du Québec)
Association des marchés publics du Québec (AMPQ)
Répertoire des banques alimentaires du Québec et ressources (Les banques alimentaires du Québec)
Saine gestion de la forêt
Parties prenantes:
- Municipalités
- Québec
- Citoyens
Encourager la saine gestion de la forêt afin d’assurer la pérennité de la ressource.
Une saine gestion de la forêt peut constituer un puissant levier dans la lutte contre les changements climatiques tout en contribuant au développement des régions qui comptent sur cette ressource.
L’UMQ souhaite déconstruire l’image négative liée à la l’exploitation forestière en repositionnant la forêt comme un outil supplémentaire dans la lutte contre les changements climatiques. En effet, les ressources forestières offrent un potentiel important de captation du carbone particulièrement si elles sont utilisées dans la construction, la production de biens durables ou si elles remplacent l’utilisation de combustibles fossiles comme source énergétique.
À ce titre, les municipalités peuvent utiliser des outils réglementaires pour favoriser l’utilisation du bois dans la construction de bâtiments. Elles peuvent agir en favorisant et en encourageant l’utilisation des ressources forestières dans une optique d’économie circulaire. Utiliser la biomasse résiduelle (carboneutre) pour le chauffage par granules de bois, produire de l’hydrogène vert et fabriquer des produits complémentaires, comme la laine de bois, en sont quelques exemples.
Axes d’intervention
Intégrer les objectifs suivants dans un plan d’action ou dans une politique environnementale permettra aux municipalités concernées de repositionner la forêt comme étant un outil pour lutter contre les changements climatiques :
- Favoriser et présenter une image positive de la gestion de la forêt au Québec;
- Prioriser l’utilisation du bois comme matériel de construction;
- Considérer la forêt comme une véritable solution au stockage de carbone et à la lutte contre les changements climatiques;
- Optimiser l’ensemble de la ressource dans une perspective d’économie circulaire.
S'inspirer
La carboneutralité grâce à l'aménagement unique de la forêt Montmorency (Université Laval)
La sylviculture pour l'adaptation aux changements climatiques (Ham-Nord via PhareClimat)
Construction du centre de découverte du parc national des Îles-de-Boucherville (Projets Verts)
Se mobiliser
Résilience de l’industrie touristique
Parties prenantes:
- Municipalités
- Québec
- Citoyens
Favoriser la diversification du tourisme afin d’offrir aux visiteurs une expérience écoresponsable.
L’industrie touristique entraîne d’importantes retombées économiques dans plusieurs régions chaque année. Ce segment de l’économie québécoise est cependant exposé aux risques engendrés par les changements climatiques.
Ces changements auront assurément une incidence sur la pratique d’activités hivernales comme la motoneige et le ski alpin. Ces dernières pourraient d’ailleurs être compromises dans certaines régions du sud du Québec. De même, les activités de villégiature pourraient être menacées par les feux de forêt qui seront vraisemblablement de plus en plus fréquents.
Les municipalités, dont l’économie dépend en grande partie du tourisme, doivent accompagner les acteurs de l’industrie dans l’identification des risques liés aux changements climatiques et dans l’adaptation de leur offre de produits et de services.
Axes d’intervention
Ces objectifs peuvent être intégrés aux activités des municipalités pour soutenir le développement du tourisme sur le territoire :
- Identifier les vulnérabilités de l’industrie du tourisme dans un contexte de changements climatiques;
- Adapter et diversifier l’offre touristique afin d’augmenter la résilience de l’offre touristique.
S'inspirer
Se mobiliser
Plan d'action pour un tourisme responsable et durable 2020 - 2025 (Gouvernement du Québec)
Trousse d'information pour les intervenants du secteur touristique (Ouranos)
Fiches thématiques concernant le tourisme en lien avec les changements climatiques (Ministère du Tourisme)
Formation concernant les perspectives touristiques québécoises (UMQ)
Chaire de tourisme Transat (UQAM)
Économie sociale et solidaire
Parties prenantes:
- Municipalités
- Québec
- Citoyens
Bâtir un tissu social fort et résilient en mobilisant la population.
Le rôle des municipalités en développement social a connu une évolution rapide dans la dernière décennie. L’économie sociale permet d’établir des synergies qui maximisent les retombées sociales des activités économiques. Un tissu social fort est nécessaire pour aider les communautés à faire face à l’adversité sans compromettre les perspectives de développement à long terme.
Les municipalités doivent jouer un rôle de chef de file dans le développement de cette économie et montrer l’exemple par les choix qu’elles font.
Plus largement, l’UMQ les invite à se mobiliser, à consulter et à impliquer la population dans le développement économique et social et à reconnaître la contribution des organismes communautaires dans le cadre de cette démarche.
Axes d’intervention
Intégrés dans un plan d’action ou dans une politique, ces objectifs contribueront à assurer le développement de l’économie sociale et solidaire auprès des communautés :
- Stimuler l’économie sociale;
- Mobiliser les citoyennes et citoyens autour de projets locaux;
- Soutenir les organismes communautaires et les projets qu’ils mettent en place.