Les changements climatiques et les activités humaines affectent l’équilibre de la biodiversité et des écosystèmes. Les municipalités jouent un rôle central dans la protection des milieux naturels et doivent la concilier avec le maintien de la qualité de vie des citoyennes et des citoyens dans une perspective de développement durable.
L’équilibre fragile de la biodiversité et des écosystèmes qui la composent est affecté par les changements climatiques et les activités humaines. Ces derniers sont notamment la cause de la migration de certaines espèces et du réchauffement des sols et des eaux. Ces phénomènes modifieront les écosystèmes, contribuant par le fait même à une perte et une fragmentation de la biodiversité.
Étant responsables de l'aménagement et de la gestion du territoire, les municipalités sont en mesure d’orienter leur développement de manière à limiter ces impacts sur la biodiversité, bien qu’ils doivent souvent jongler avec la forte demande citoyenne pour la fréquentation des lieux naturels.
Nos écosystèmes ont une valeur inestimable pour la qualité des milieux de vie, mais leur protection représente un défi de taille pour les municipalités, alors qu’elles font face aux enjeux suivants :
- Migration des espèces;
- Forte demande citoyenne pour des milieux de vie naturels;
- Adaptation aux changements climatiques au profit de la biodiversité.
Sous-chantiers
Milieux naturels, humides et hydriques
Parties prenantes:
- Municipalités
- Québec
Offrir des ressources financières et un pouvoir municipal élargi afin de protéger et conserver nos milieux naturels, humides et hydriques.
Les milieux naturels, humides et hydriques sont essentiels pour adapter nos territoires aux changements climatiques. Ils agissent, entre autres, comme protection contre les inondations, contribuent à la qualité de l’eau en renouvelant les nappes phréatiques et purifient l’air que nous respirons.
Conséquemment, il est nécessaire que les municipalités québécoises aient accès à un pouvoir élargi afin de protéger ces milieux et ainsi conserver tous les avantages qu’ils nous procurent.
La valeur des écosystèmes et de la biodiversité doit être considérée dans les décisions urbanistiques. Les plans régionaux des milieux humides et hydriques (PRMHH) sont un outil à privilégier dans chaque région ou municipalité Également, il est important que cette planification soit supportée par des ressources financières suffisantes.
Axes d’intervention
Voici des exemples d’objectifs qui permettront d’assurer la conservation des milieux naturels, humides et hydriques :
- Élargir les pouvoirs des municipalités en protection des milieux humides et hydriques afin d’éviter les poursuites;
- Considérer la valeur des écosystèmes et de la biodiversité dans la prise de décision;
- Réaliser les Plans régionaux de milieux humides et hydriques (PRMHH) et avoir une vision intégrée de la planification du territoire.
S'inspirer
Renaturalisation des berges de la rivière Saint-Charles (Ville de Québec)
La Forêt aux étangs et La Voie Verte Chelsea (Municipalité de Chelsea et UMQ)
Corridor de biodiversité (Ville de Terrebonne)
Se mobiliser
Connectivité écologique - Vous êtes une municipalité
Connectivité écologique - Vous êtes une MRC
Évaluation et évolution des services écosystémiques dans la région de Québec (Institut des sciences de la forêt tempérée, Université du Québec en Outaouais et autres partenaires)
Les services environnementaux de la forêt (Forêts du Monde)
Guide de bonnes pratiques sur la planification territoriale et le développement durable (Gouvernement du Québec)
Guide de bonnes pratiques pour l'aménagement et la restauration des bandes riveraines (Fédération interdisciplinaire de l'horticulture ornementale du Québec)
Espèces exotiques envahissantes
Parties prenantes:
- Municipalités
- Québec
- Citoyens
Miser sur la prévention et la sensibilisation des citoyennes et citoyens tout en développant un programme provincial de lutte aux EEE.
Les espèces exotiques envahissantes (EEE) sont des végétaux, des animaux ou des micro-organismes qui sont introduits hors de leur aire de répartition naturelle. L’agrile du frêne et la renouée du Japon sont parmi les plus connues.
Le transport de diverses marchandises, les activités nautiques, l’aquaculture et l’horticulture peuvent contribuer à leur propagation ou à leur établissement. Les conséquences peuvent être graves et occasionner des impacts environnementaux, économiques et sociaux importants.
Afin de minimiser la propagation des EEE et prioriser la conservation des espèces indigènes, plusieurs actions doivent être mises en place.
Il est d’abord essentiel de miser sur la prévention et la sensibilisation des citoyennes et des citoyens afin qu’ils puissent adapter leurs activités en conséquence. Également, il faut évaluer les impacts économiques de ces espèces afin de pouvoir obtenir le financement à la hauteur des besoins.
Finalement, la mise en place d’un programme gouvernemental à la lutte aux EEE est une action à prioriser afin de pouvoir lutter efficacement à la conservation des espèces indigènes et des écosystèmes actuels.
Axes d’intervention
Il est possible pour les municipalités de limiter les impacts de la propagation des EEE en intégrant à leurs politiques ou leurs plans d’action des objectifs, notamment les suivants :
- Miser sur la prévention et la sensibilisation;
- Chiffrer l’impact financier des espèces exotiques envahissantes afin de mettre en place un programme gouvernemental à la hauteur des besoins;
- Prioriser la diversité des espèces dans les aménagements municipaux.
S'inspirer
Campagne de sensibilisation contre les espèces exotiques envahissantes (MRC Memphrémagog)
Stratégie métropolitaine de lutte contre l'agrile du frêne (CMM)
Se mobiliser
Pesticides et insecticides
Parties prenantes:
- Municipalités
- Québec
- Canada
Favoriser la collaboration entre les différents paliers gouvernementaux afin de mettre en place le principe de précaution visant une utilisation raisonnée et minimale des pesticides et des insecticides.
Bien qu’une forte proportion des pesticides soient utilisés pour un usage agricole sur le territoire québécois, leur utilisation et celle des insecticides, sont en partie autorisées dans le milieu résidentiel.
Si un encadrement législatif existait au Canada et au Québec, les municipalités auraient le pouvoir de régir plus sévèrement l’usage des pesticides et des engrais au niveau municipal et résidentiel pour des motivations environnementales et pour la santé humaine.
La collaboration des gouvernements est primordiale pour modifier les codes de gestion des règlements de manière à assurer une utilisation raisonnée et minimale des pesticides et des insecticides à l’échelle du Québec.
Axes d’intervention
Intégrer des objectifs à ses politiques permettra d’assurer la protection de la biodiversité, des écosystèmes et de mettre de l’avant le principe de précaution concernant la santé humaine. Voici deux exemples d’objectifs :
- Utiliser les pouvoirs municipaux pour une utilisation raisonnée et minimale des pesticides;
- Encourager et participer à la mise en œuvre d’un plan québécois sur l’utilisation des pesticides et des insecticides.